L’étang d’Engrenier

L’étang d’Engrenier est un plan d’eau situé au sud-ouest de l’étang de Berre, à cheval sur les communes de Fos-sur-Mer, Saint-Mitre-les-Remparts et Istres. Son histoire industrielle s’étale depuis l’époque napoléonienne, avec depuis la seconde guerre mondiale, une vocation stratégique. Aujourd’hui, le projet HyVence, porté par Géosel, prévoit de s’appuyer en partie sur l’étang d’Engrenier.

Situation géographique de l’étang d’Engrenier

Dans un premier temps, intéressons-nous plus en détails à sa situation géographique, et à ses caractéristiques d’un point de vue géophysique.

Un étang proche de celui de Lavalduc

L’étang d’Engrenier est une étendue d’eau saumâtre, d’une superficie de 1,2 km2 et d’une profondeur de 3,5 mètres. L’étang se situe à l’Est de la commune de Fos-sur-Mer, à laquelle il est rattaché, dans le département des Bouches-du-Rhône.

L’étang d’Engrenier est juste au sud de l’étang de Lavalduc. Ils sont séparés par une friche industrielle, le Plan d’Aren, qui a vocation à accueillir une unité de production d’hydrogène dans le cadre du projet HyVence. 

Engrenier est également proche de la forêt de Castillon et de l’étang du Pourra auquel il est relié par un autre canal. Cet étang est membre du complexe des étangs fermés des Bouches-du-Rhône, situés à proximité de l’étang de Berre et de ses activités industrielles.

Une étendue d’eau fortement salée

La salinité des eaux de l’étang est élevée mais inférieure à celle de Lavalduc, ceci provenant de l’introduction des eaux de l’étang du Pourra, par le tunnel qui les relie. Les saumures injectées dans cet étang et celui de Lavalduc, proviennent du gisement de sel gemme de Manosque. La couleur cuivrée des eaux en est la conséquence.

Image du Plan d'Aren entre l'étang d'engrenier et de Lavalduc

Histoire de l’étang d’Engrenier

Voici les différentes “vies” qu’a connu l’étang d’Engrenier, depuis le début de l’époque contemporaine.

Une industrialisation de l’étang d’Engrenier précoce qui impacte la salinité

Sous Napoléon III, un canal a été creusé au sud de l’étang d’Engrenier pour faire des apports d’eau de mer afin d’augmenter la salinité pour l’usine chimique, équipée de pompes à feu, installée à plan d’Aren que Chaptal a fondée sous Napoléon Ier. L’étang d’Engrenier est donc un site anthropisé depuis que ces salins exploités déjà dans l’Antiquité, ont servi de déversoir aux effluents des pionniers de la chimie au 19e siècle avec la production locale de soude.

L’utilisation industrielle et la forte saturation en saumure de l’étang d’Engrenier tout comme l’étang de Lavalduc le rendent impropre à tout développement de la biodiversité, seules quelques algues et des crustacés microscopiques parviennent à y vivre. 

Fabrique de soude à proximité immédiate de l’étang

À partir de 1809, la croissance des salins est soutenue par la multiplication des usines de soude, qui profitent de la raréfaction du sel nécessaire à la production de savon de Marseille, pour venir s’implanter aux abords des étangs salins. La plus importante de ces usines est celle du plan d’Aren, construite entre 1807 et 1809, au bord de l’étang d’Engrenier. Elle comprend une saline, une fabrique d’acide sulfurique et une fabrique de soude.

L’étang d’Engrenier demeure un lieu historiquement industriel. En effet,  le site historique de la chimie du 19e siècle a les caractéristiques d’une friche industrielle, idéalement placée entre les deux réservoirs, où peuvent être implémenter des installations de productions d’hydrogène. 

Une coexistence des usages mais une vocation avant tout industrielle

Au fil de son occupation humaine, le site des étangs n’a donc cessé d’être remodelé. Malgré son identité fortement industrielle et l’héritage regrettable des activités du XIXème siècle, il présente aujourd’hui l’aspect d’un paysage naturel, apparemment préservé par rapport à celui de la ZIP. C’est pour cette raison que les environs des étangs constituent aujourd’hui un lieu fréquenté et apprécié par de nombreux usagers. 

La vocation industrielle des étangs et le caractère privé du site se traduisent par des panneaux avec la mention « risque industriel » sur un tronçon de 400 mètres au niveau d’Engrenier. L’accès aux berges des étangs reste limité par la topographie et les végétaux. 

Malgré l’apparence d’un espace naturel, l’étang d’Engrenier demeure donc un site industriel propice à l’accueil de projets en faveur de la transition énergétique tout en prenant en compte les caractéristiques de cet endroit ainsi que les préoccupations des Fosséens.

Aujourd’hui, les reflets roses de l’étang en font un lieu prisé pour les balades et randonnées pédestres comme équestres, sans forcément que les promeneurs ne connaissent vraiment le rôle industriel de cet étang.

 

Un avenir “vert” pour l’étang d’Engrenier

Les étangs de Fos dont l’étang d’Engrenier fait partie, sont remplis aujourd’hui de saumure liquide qui sert de vase communicant avec les hydrocarbures depuis les réserves souterraines de Géosel dans le sous-sol de Manosque. Cet étang est spectaculaire par sa dimension et idéalement placé au cœur de la zone industrielle de Fos et Martigues. L’étang d’Engrenier, comme celui de Lavalduc présentent un potentiel solaire impressionnant. 

En effet, l’étang d’Engrenier comme celui de Lavalduc disposent d’un excellent ensoleillement. Des études montrent que la production d’énergie photovoltaïque, en posant des panneaux solaires à la surface de Lavalduc et l’Engrenier, atteindrait quelque 800 Gwh par an. Cette énergie permettrait de fournir de l’électricité verte pour unité de production d’hydrogène située à proximité immédiate de l’étang d’Engrenier. L’énergie solaire sera donc consommée au plus près de sa source de production.